Le mot "Celte" évoque souvent l'image d'un peuple uni, de mystérieux druides et d'anciens guerriers. Pourtant, parler de "mythologie celtique" au singulier serait une erreur. Les Celtes n'ont jamais formé un empire centralisé ; ils étaient un ensemble de peuples partageant des racines linguistiques et culturelles, mais dont les traditions et les récits ont évolué de manière distincte selon les régions. L'objectif de cet article est de vous guider à travers les différentes branches de ces mythologies, en expliquant la grande division entre les Celtes insulaires et les Celtes continentaux.
La distinction la plus fondamentale repose sur la géographie et, surtout, sur la manière dont les mythes nous sont parvenus.
Les Celtes insulaires, qui peuplaient l'Irlande et la Grande-Bretagne, ont eu la chance de voir leurs traditions orales consignées dans des manuscrits par des moines au Moyen Âge. C'est pourquoi leurs mythes sont les mieux préservés et les plus détaillés.
Les Celtes continentaux, présents sur le continent européen, n'ont, eux, laissé que très peu de traces écrites de leurs mythologies. Nos connaissances à leur sujet proviennent principalement des écrits d'observateurs extérieurs (comme les Grecs et les Romains) et des découvertes archéologiques.
Ces traditions nous offrent une plongée riche et détaillée dans le monde spirituel celtique.
La Mythologie Irlandaise : La Plus Riche des Traditions Celtiques
C'est la plus grande source de notre savoir sur les mythes celtes. Les récits sont divisés en quatre grands cycles : le Cycle Mythologique, qui relate les batailles entre les peuples divins comme les Tuatha Dé Danann ; le Cycle d'Ulster, centré sur le héros guerrier Cú Chulainn ; le Cycle Fénien, qui raconte les exploits de Fionn mac Cumhaill et de ses compagnons ; et enfin le Cycle des Rois, qui se concentre sur les récits des rois irlandais.
La Mythologie Galloise : Le Trésor du Mabinogion
Originaire du Pays de Galles, cette tradition est une autre pierre angulaire de la mythologie celtique. Ses mythes les plus célèbres sont rassemblés dans un recueil médiéval appelé le Mabinogion. Ce texte présente des figures clés et des légendes qui influenceront plus tard de manière significative les récits arthuriens, populaires dans toute l'Europe.
Bien que moins détaillées, les traditions continentales nous fournissent des informations précieuses sur la spiritualité de l'ancienne Europe. Contrairement aux Celtes insulaires, ces peuples n'ont pas laissé de textes écrits, ce qui rend leur étude plus complexe. Nos connaissances proviennent principalement des écrits d'auteurs grecs et romains, comme Jules César, ainsi que des découvertes archéologiques.
La Mythologie Gauloise
Nos connaissances sur la religion des anciens Gaulois reposent presque exclusivement sur les inscriptions, les bas-reliefs et les statuettes. Des figures comme Cernunnos, le dieu cornu de la nature, ou Epona, la déesse des chevaux, sont principalement connues par ces vestiges.
Les Celtes de Germanie et d'Ibérie
La culture celtique s'est étendue bien au-delà de la Gaule. En Germanie, de nombreuses tribus celtes, comme les Trévires ou les Vangions, ont occupé des territoires le long du Rhin, laissant des traces archéologiques de leurs divinités. En Ibérie, la péninsule a vu l'émergence des Celtibères, une culture hybride résultant du mélange des Celtes et des peuples ibères. Leurs divinités, comme le dieu de la guerre Lugus ou la déesse Epona (qui y était aussi vénérée), montrent une fusion unique des traditions.
Ces vestiges témoignent d'un lien profond avec la nature et le cycle de la vie, où chaque aspect de l'environnement, de la forêt au ciel, était habité par des forces divines.
Pour vous qui êtes en France, la mythologie bretonne représente un cas fascinant. Elle est étroitement liée à la tradition galloise (car les Bretons sont des Celtes insulaires qui ont émigré en Armorique au Moyen Âge), mais elle a développé son propre folklore et ses propres légendes au fil des siècles. Les récits de fées, de saints et d'êtres surnaturels du folklore breton sont un mélange unique de traditions celtiques et d'influences locales. De nos jours, des spécialistes comme le druide et auteur Pascal Lamour continuent de faire vivre cette tradition.
En fin de compte, la diversité des mythologies celtiques ne les rend pas plus complexes, mais plus riches. En reconnaissant que chaque tradition a ses propres héros, ses dieux et ses récits, on s'ouvre à un univers d'histoires interconnectées. L'étude de ces mythes offre une fenêtre sur la manière dont les Celtes, sur tout un continent et ses îles, ont donné un sens au monde.
Mythologie celtique : Études comparatives sur les traditions celtiques (irlandaise, galloise, gauloise, etc.).
Mythologie irlandaise : Références aux textes du Lebor Gabála Érenn, le Cycle d'Ulster et le Cycle Fénien.
Mythologie galloise : Références au Mabinogion.
Mythologie bretonne : Études sur le folklore et les légendes de Bretagne, et les travaux d'auteurs modernes comme Pascal Lamour.
Mythologie gauloise et celtibère : Sources archéologiques et textes d'auteurs classiques comme Jules César.